Des débuts post punk au sein de Grauzone, des expérimentations électroniques (son premier album, Spielt Noise Boys, paru en 1980), un tube inusable et toujours d’actualité (Déjeuner en paix) auteur de disques mirifiques et audacieux : Stephan Eicher occupe une place à part dans la chanson 47 francophone et européenne. Il est capable de jouer avec des automates ou, au plus haut de la pandémie, d’organiser une tournée à prix libre, repas compris, au moment où le monde de la culture prenait un coup sévère – cette série de concerts s’appelait alors Le Radeau des inutiles. Aujourd’hui, l’Helvète underground revient sur scène de manière plus "officielle", avec dans sa besace un nouvel EP dont les textes sont signés des fidèles Philippe Djian et Martin Suter. L’occasion d’applaudir un authentique saltimbanque, un véritable vadrouilleur de l’âme dont la démarche, exempte de toute compromission, force le respect. Un artiste, un vrai.